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PUZLP – artistes en exil dans les écoles d’art européennes

Quand les écoles d’art européennes s’unissent avec le soutien du programme Erasmus+ pour améliorer l'accueil des artistes en exil : retour sur le projet PUZLP et son outil, les “cartes d'accueil”.

 

PUZLP a émergé d’une préoccupation partagée par un ensemble d’acteurs du réseau des écoles supérieures d’art européennes : considérant l’état actuel du monde, comment bien accueillir les artistes forcés à l’exil dans nos établissements ? Il est apparu crucial d’améliorer notre capacité à accueillir et accompagner efficacement ces artistes, en réponse à leurs besoins spécifiques, tant administratifs que pédagogiques. Il nous a semblé primordial d’entamer une réflexion collective et innovante quant aux modalités spécifiques d’un tel accueil et, à notre niveau, de concevoir un dispositif d’accueil éthique pour les aider à se reconnecter professionnellement à nos mondes pluriels de l’art et de la culture.

PUZLP rassemble des écoles d’art belges (ESA Saint-Luc Bruxelles, l’ERG), l’Association nationale des écoles supérieures d’art et design publiques françaises (ANdÉA) et l’atelier des artistes en exil (aa-e), avec le soutien du programme Erasmus+ de l’Union Européenne. C’est parce que les réseaux des écoles d’art françaises et belge travaillent ensemble depuis plusieurs années que nous avons décidé de nous mobiliser ensemble : malgré la proximité des deux pays, les contextes éducatifs, politiques et juridiques y sont très différents et cela nous permettait de travailler en multipliant les cas à analyser.

PUZLP s’est structuré autour de plusieurs activités clés. Tout d’abord, 4 séminaires en ligne entre septembre et novembre ont établi la collaboration des partenaires et défini les détails du projet. Ensuite, un séminaire de lancement à Bruxelles en novembre a permis d’identifier les besoins des artistes en exil et de concevoir des outils de travail. Un séminaire de mi-parcours a favorisé des échanges plus concrets sur les premières expériences mises en place dans l’accueil mais aussi sur les questions pédagogiques. Les partenaires ont tout le long du projet mené des expérimentations d’accueil en Belgique et en France pour nourrir des échanges de pratiques menées lors de 6 ateliers en visio. L’erg a supervisé la documentation du projet et sa mise en ligne.

Enfin, cette réflexion transnationale sur les enjeux des résidences organisées dans les écoles d’art a permis d’identifier des points de vigilance, puis de créer un outil d’accueil facilitateur conçu comme un jeu de cartes. L’outil proposé, formalisé par l’aa-e, synthétise des recommandations et des « bonnes pratiques », à ajuster selon la situation de l’artiste, le contexte et les possibilités de chaque école.

Tout part de la volonté d’enrichissement mutuel des écoles et des artistes en exil. Ces « cartes d’accueil » se nourrissent de discussions avec les partenaires de PUZLP, les écoles d’art et les acteurs du projet belge « Exil et création », et de dialogues avec des artistes en exil accueillis dans des écoles d’art.

Un premier prototype de résidence mené en 2020 à l’ESAAA à Annecy avec des membres de l’aa-e, a contribué à adapter aux artistes le programme Pause porté par le Collège de France. Depuis la moitié des écoles d’arts et de design françaises ont reçu ou reçoivent des dizaines d’artistes en exil de tous horizons pour des résidences de recherche, de création ou d’enseignement.

Musiciens, performeurs, danseurs, peintres, sculpteurs, photographes, metteurs en scène, scénographes, cinéastes… venus d’Afghanistan, de Birmanie, de Hong-Kong, du Kurdistan, du Liban, de Palestine, de République du Congo, de République démocratique du Congo, de Russie, de Syrie, de Tunisie, d’Ukraine… Le monde entier circule, se déplace et se rencontre dans les écoles supérieures d’art, et ces « cartes d’accueil » sont là pour aider et accompagner.

Avec le soutien du programme Erasmus+ de l’Union Européenne

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