Événements

So School – les écoles d’art au salon 2013

Les écoles supérieures d’art au Salon

Tables rondes, vidéos, performances, éditions Une programmation de l’ANdÉA, Association nationale des écoles supérieures d’art.

Alors qu’il avait coutume d’inviter une école d’art à chaque édition du Salon de Montrouge, Stéphane Corréard a eu cette année la généreuse et heureuse idée de les réunir toutes en adressant son invitation à l’ANdÉA – Association nationale des écoles supérieures d’art. Créée en 1995, fédérant aujourd’hui la totalité des 46 écoles supérieures d’art publiques sous tutelle du Ministère de la culture, soit plus de 11.000 étudiants et de 2.000 professeurs et autres personnels, l’ANdÉA a vocation à représenter ce qui, par-delà la diversité des histoires, des contextes, des sites et des équipes, fait socle commun. Il y va d’un certain modèle, qui touche à l’art et à l’enseignement supérieur, et qui est à la fois de formation, de recherche, d’éducation et d’émancipation – un modèle de subjectivation en somme. Car des écoles d’art il faut d’abord dire ceci : qu’elles constituent l’un des meilleurs lieux de passage ou de séjour, aussi bien quand on a vingt ans et que l’on cherche à vivre et se construire sans céder sur un désir plus ou moins identifié d’art, de design ou de création ; que bien après pour peu qu’on tienne le monde des signes, des images, des formes et des usages pour essentiel. Et c’est là le deuxième point qu’il faut marquer d’emblée : que tout un pan du monde à venir, qui formera, plus que le décor, le milieu dans lequel, aux deux sens du mot, nous évoluerons – que tout un pan de ce monde prend naissance dans nos écoles. Cette 58e édition du Salon de Montrouge est à cet égard éloquente : 75% des artistes exposés sont issus du réseau formé par l’ANdÉA.

Etait-il opportun d’inviter l’ANdÉA, dès lors qu’elle était de fait aussi largement représentée ?
Assurément oui. D’abord parce qu’il y va précisément d’un modèle, c’est-à-dire d’une réalité qui, en tant que telle, reste généralement inaperçue. Rendre perceptible ce modèle dans un salon dédié à la jeune création contemporaine, soit à l’endroit même où est donné à voir chaque année un aperçu de ce qu’il produit, tel est le premier enjeu. Ensuite parce que ce modèle connaît, depuis quelques années, dans le sillage de la grande réforme européenne de l’enseignement supérieur, une série de transformations et de remises en question auxquelles nous prêtons, à l’ANdÉA, la plus grande attention. Enfin parce que ce modèle est décliné 46 fois, à des échelles, sur des sites et des territoires différents, d’une façon qui lui confère toujours une fonction essentielle dans l’écosystème local, que cette invitation permet là aussi de rendre visible.

En quoi consiste ce modèle ? Sa caractéristique principale est de faire prévaloir, aux deux plans de la formation et de la recherche, la référence au champ de l’art contemporain sur le champ de l’enseignement supérieur. Ce qui implique de fortes conséquences : que de la pensée et du savoir sont susceptibles de se produire à même le sensible ; que le sens et la valeur ne sont jamais donnés ni arrêtés, mais plutôt ouverts et fluctuants ; que l’autorité n’existe que mise en oeuvre, si bien que l’expérience et la pratique l’emporteront toujours à cet égard sur les grades et les diplômes ; que l’enseignement est étroitement solidaire du projet, de l’expérimentation, de la pratique et de la production. Modèle tout autre que celui de l’enseignement supérieur donc, qui permet pourtant aux écoles d’être des lieux singuliers de formation et de recherche, mais aussi de production, d’infusion et de diffusion, en échange constant avec leur environnement.

Expliciter et déployer ce modèle, montrer combien il est effectif et fécond : tels sont les principaux objectifs de la programmation multi-formats que nous proposons pendant les quatre semaines du Salon. Celle-ci se compose de plusieurs sessions d’interventions, qui donneront la parole aux différents acteurs des écoles (directeurs, artistes, designers, critiques, commissaires, étudiants…), et de performances, réalisées par des étudiants ou des artistes ; d’un programme de films et vidéos, conçu à partir des multiples propositions qui sont remontées des établissements – qui seront par ailleurs toutes consultables au sein d’une vidéothèque – et que nous avons délégué au Treize, structure indépendante d’exposition et de production à Paris ; de deux espaces de présentation, l’un dédié aux établissements, l’autre permettant de consulter une sélection de publications et d’éditions réalisées par et dans les écoles – et d’un jeu de piste conçu par matali crasset, qui permet d’identifier les artistes issus des écoles du réseau de l’ANdÉA. Si l’ensemble ne forme pas à proprement parler une exposition, il expose néanmoins un modèle singulier : celui des écoles supérieures d’art, à une époque où il est de première nécessité d’en affirmer la vitalité et la capacité toute politique d’oeuvrer à l’émancipation des citoyens, à l’irrigation du territoire et à l’élaboration d’une société de l’intelligence et de la sensibilité.

Emmanuel Tibloux, président de l’ANdÉA

Trois nocturnes
22 mai, Comme l’eau dans l’eau : les écoles d’art et l’écosystème de la création contemporaine. Points de vue et témoignages.
29 mai,
Festival : formes et présence de la recherche dans les écoles d’art.
12 juin, Bilan de performances : soirée performative pour la clôture du Salon.

Des projections vidéo
Un programme d’1h35 intitulé Laisse couler!, réalisé par le Treize, structure de production et d’exposition à Paris, à partir des nombreuses vidéos envoyées par les écoles supérieures d’art.
Une vidéothèque, qui permet de consulter toutes les autres vidéos
La projection, tous les mercredis, de La visite des écoles d’art, film de Michel Aubry et David Legrand, produit par l’école des beaux-arts de Nantes.

Une présentation de publications et éditions
Dans un module en forme de serre, mis à disposition par un collectif d’étudiants des Beaux-arts de Paris, des éditions et publications des écoles sont consultables et mises en vente pour celles qui peuvent l’être.

Un tiré à part
Un tiré à part, réalisé par le studio de design graphique Extrafine (également auteur du nouveau logo de l’ANdÉA) et tiré à 20.000 exemplaires, qui réunira à la fois des textes généraux sur les écoles d’art, la recherche, l’enseignement de l’art et du design, et un programme détaillé des actions de l’ANdÉA sur le salon, sera distribué gratuitement.

Une signalétique de matali crasset
Elle permet d’identifier les artistes exposés au Salon qui sont issus du réseau de l’ANdÉA.
➔ Le Tiré-à-part
➔ Le dossier de presse
➔ Le catalogue du 58e Salon de Montrouge

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